lundi 5 mai 2014

photos







Venise-Ljubliana

Je n’ai pas besoin de présenter Venise, ni même d’en faire un descriptif détaillé : vous en avez tous vu des photos, vous avez tous entendu la phrase : « voir Venise et mourir » ; bon, mourir, non : Venise n’est pas une fin en soi, mais c’est quand même bien chouette… Je me lève, donc, et, ayant repéré la veille le chemin jusqu’à la grand route qui menait au pont, et après avoir empaquetouillé mes affaires, je traverse le long pont qui mène à Venise, et les nuages de moustiques qui l'occupent. C'est à un tel point que les ouvriers travaillant sur le pont portent des masques pour ne pas en avaler (oui, comme les Chinois qui visitent Paris...). Venise, enfin; ou plutôt la piazza Roma, gigantesque parking à l'entrée de Venise. Je dirige vers la gare où kje trouverai certainement une consigne à bagages. Je réalise bien vite que cette ville n'est pas du tout conçue pour les vélos: pour se rendre à la gare, il faut traverser un large canal, et le pont prévu à cet effet n'est pas équipé de rampe d'accès. Je grimpe une cinquantaine de marches avec mon vélo et tout son chargement, entouré de gens qui traînent leurs lourdes valises à roulettes devenues inutiles... La descente de l'autre coté est aussi assez difficile; je me dis que Venise doit être interdite aux gens en chaise roulante...
  J'arrive finalement à la consigne de la gare. compte tenu du prix de la garde d'un bagage, je décide de n'y laisser que mon gros sac, conservant avec moi mon petit sac, relativement épais tout de même, et le panier de mon vélo. face à cette charge imprévue, je décide d'emporter mon vélo à travers les rues de Venise pour servir de porte sac. Venise, malgré les touristes ( une majorité de Français d'ailleurs) toujours aussi féerique. Mais ce plaisir ne dure pas longtemps, et je dois retourner à la gare, récupérer mes affaires, et, comme je suis un peu pressé, je vous expliquerai plus tard pourquoi, prendre le train pour Gorizia. Le train a une heure de retard, et j'arrive à Gorizia vers 23h. Je cherche un endroit pour dormir, et trouve un carré d'herbe, encore près d'une piste cyclable, pour passer ma  dernière nuit en Italie.
  La ville m'ayant été recommandée, notamment pour la présence du tombeau de Charles X, je me précipite le lendemain à l'office du tourisme; mais, personne ne semble au courant qu'un roi français est enterré dans le coin... j'ai su plus tard qu'il est en fait enterré à Nova Gorica, en Slovénie, peut être à 500 m de l'office du tourisme italien (l'ancienne ville de Görz ayant été coupée en deux entre Gorizia en Italie et Nova Gorica en Slovénie en 1947). Si j'avais su, je me serais adressé à l'office du tourisme slovène... Je visite tout de même le château du coin, puis passe la frontière (enfin, je traverse la rue, quoi), deuxième frontière depuis mon départ... Je me dirige vers Tolmin; mais d'un coup, il se remet à pleuvoir; comme je suis assez pressé, toujours pour la raison que je vous exposerai tout à l'heure, je repars malgré la pluie, et décide de ne pas m’arrêter jusqu'à la ville de Podbrdo (oui, ce n'est pas facile à prononcer; ça fait un peu "pas de broc d'eau", mais on ne voit pas bien le rapport...) qui est situé juste avant un petit col; après, la route descend jusqu'à Ljubliana. cela m'a permis de rouler en pleine nuit dans le brouillard complet, dans une forêt montagneuse, l'effet est extraordinaire: on se croit dans un rêve... le faisceau de ma lampe se distinguait clairement dans les micro-gouttelettes qui m'entouraient; il faut avoir vécu ça une fois. Mais il faisait quand même bien froid, et évidemment bien humide... Je plante ma tente après avoir dépassé Podbrdo. 
  Je continue ma route vers Ljubliana, mais en réalité, ce n'est pas ma destination. Je dois m’arrêter plus au Nord, à l'aéroport. Eh oui, mes amis, vous deviez commencer à le sentir venir, c'est là la raison de mon empressement. 
  Il se trouve que pour intégrer l'établissement dans lequel je souhaite entrer l'année prochaine, je dois effectuer un stage d'environ deux mois, à la fin duquel ils détermineront si oui ou non, ils me prennent. Ce n'est donc pas un arrêt de mon voyage, mais une interruption momentanée. Ne soyez pas curieux, je ne vous dirai rien tant que ce n'est pas sûr. De toute façon, et à mon grand regret, je ne pourrai plus vous joindre ni être joint d'ici demain. ne vous inquiétez donc pas, vous n'aurez plus de nouvelles sur le blog, ni sur Facebook, ni par mail, ni par téléphone pendant deux mois.
  Je termine tout de même: j'arrive à l'aéroport vers 17h, et je récupère mon billet réservé par internet. L'avion part le lendemain vers 8h. L'aéroport est entouré d'une forêt, je couche dedans, non sans avoir trié pour le lendemain ce qui va en soute et ce qui n'y va pas...
  J'attache mon vélo dans le parking de l'aéroport, en priant pour le retrouver en un seul morceau dans deux mois et vais faire enregistrer mon gros sac. malgré toutes mes précautions, je ne pensais pas que le butagaz était interdit également en soute. N'ayant plus le temps de le cacher à coté de mon vélo, je l'abandonne à regrets... Le reste du voyage se passe sans incident.

A dans deux mois, donc, et  souhaitez avec moi que mon vélo reste bien en place.
bises !

Brescia - Venise

Oui, je sais, je ne tiens pas mes obligations d'une publication par semaine, mais je fais ce que je peux...
  Cette fois, je diviserai mon récit en deux publications, dont la première va jusqu'à Venise, et la seconde jusqu'à Ljubliana, où je suis arrivé hier.
  Je reprends donc mon récit à Brescia, une jolie petite ville que je visite rapidement; dommage que les musées soient si chers, ils avaient l'air intéressants. Je quitte Brescia vers 15h. Assez rapidement, il se met à pleuvoir à grosse gouttes; je me réfugie sous l'auvent d'un supermarché, et y rencontre un groupe de cinq Portugais qui font comme moi un long voyage à vélo. j'apprends qu'il vont en Arménie, et plus si affinités avec un passage par l'Allemagne... Ils se dirigent pour l'instant eux aussi vers le lac de garde, et me proposent de rejoindre leur caravane; j'accepte avec plaisir cette compagnie inattendue. mais nous nous perdons dans les méandres de route et atteignons le lac de Garde assez tard, et couchons sur une aire de pique-nique à Salo. Ils m'invitent à partager leur repas, chaud, contrairement au mien. Au cours de ce repas, ils m'informent qu'ils ont pour projet d'aller faire de l'escalade le surlendemain à Arco, et suggèrent que je les accompagne jusque là pour une séance d'escalade. Il en est décidé ainsi.
  Lever vers 7h30, très long petit déjeuner, ils savent prendre leur temps. Vers 11h, enfin, le cortège s'ébranle;on passe à toute vitesse le long du superbe lac de Garde; je me console en pensant que je le verrai à mon rythme par l'autre coté au retour. Nous faisons tout de même une longue pause au déjeuner, ou je fais une baignade involontaire: je voulais essayer ma canne à pêche, et la ligne s'est coincée dans les rochers; je descends un peu dans l'eau, et glisse sur les rochers... ne riez pas, ça fait très mal ! Après le déjeuner, on repart vers Riva del Garda, puis Arco, où nous passons la nuit; pour la première fois de ma vie, je dors dans un camping... Lever pas trop tard, car André, fondu de grimpette, veut être assez tôt sur les lieux pour éviter les autres grimpeurs; petite séance d'escalade, puis, vers 14, je décide qu'il est temps pour moi de poursuivre ma route vers Vérone. Je fais donc mes "au revoir" à toute la bande, et vogue la galère; effectivement, la galère commence et mon vélo ne veut pas repartir; la roue arrière est bloquée; évidemment, tous mes outils sont restés au camping, je retourne tout penaud vers mes amis, et après avoir démonté ma roue, je vais chez un réparateur avec le vélo qu'André m'a gentiment prêté. Je me perds, et, après maintes péripéties, j'ai une roue toute neuve, et je peux reprendre ma route, mais le soir est arrivé, et je dîne à Riva del Garda. Je plante ma tente près de la route au bord de l’eau.
  Je vous transmets à tout hasard l'adresse de la page facebook de mes voyageurs portugais, il y a des vidéos amusantes : https://www.facebook.com/dabeneditaaocaucaso
Réveil au soleil le lendemain, il fait chaud, mais la route est magnifique. Un peu avant Malcesine commence une piste cyclable au bord de l’eau. Déjeuner face à l’eau à Malcesine. J’en profite pour m’acheter un butagaz pour pouvoir manger chaud comme mes camarades portugais ; je choisis pour l’inaugurer les capellini de chez barilla, plat que nous mangeons très souvent à la maison ; ça me rappellera le bon temps. Je le fais cuire sur un carré d’herbe bordant une piste cyclable qui mène à Véronne.
  Véronne : très chaud, beaucoup trop de monde (surtout autour de la « casa di gulietta ») , et les principales églises payantes. Après avoir fait le tour des principaux monuments, je quitte cette ville infernale et pars pour Vicence (route très difficile à trouver). Visite de Soave, j’évite de peu la pluie. Je veux m’approcher le plus possible de Vicence. Je dors à Olmo.
A peine ai-je plié ma tente, que la pluie se met à tomber. Je gagne donc Vicence sous la pluie ; sitôt arrivé, je me mets en quête d’une messe convenable.  Jean XXIII, Jean Paul II, ils n’ont que ces noms-là à la bouche, mais Summorum Pontificum, ils ne connaissent pas. Si Jean XXIII avait assisté à la messe à laquelle j’ai assisté, il aurait préféré ne pas être canonisé, et annuler la réunion du concile. J’ai d’abord été à une messe Paul VI en latin. Un vieux prêtre ânonnait, ayant visiblement des connaissances en latin très limitées. Insatisfait, je me décide à assister à la grand-messe dans la Cathédrale. Là, c’est l’effarement : pas de servants de messe, pas de chorale, pas de fidèles. Un vieux prêtre (oui, un autre), qui ânonne des mots en italien, sans plus d’éclat que dans la petite chapelle dans  laquelle je venais d’assister à la « messe ». Je quitte la cathédrale, et visite rapidement la ville sous la pluie. Je pars vite fait. Sur la route de Padoue, j’avise un centre commercial. N’ayant pas déjeuné, je m’y arrête. Depuis, impossible de repartir : une pluie torrentielle, le tonnerre, et tout le toutim. Ça dure depuis un moment. Je pensais dormir à Mestre, mais je ne sais pas si j’atteindrais Padoue.
Finalement, ça s’est calmé, et j’arrive à Padoue avant la nuit. Je me précipite dans l’auberge de jeunesse signalé par le guide. Le gardien n’est pas très accueillant ; je crois que je ne l’ai pas vu sourire une seule fois durant mon séjour chez lui. En voulant préparer mon dîner, je m’aperçois que le sac plastique accroché à mon paquetage était troué et que le dîner a foutu le camp. J’avais fait une folie : du foie de veau (il était en promo…), des herbes d’assaisonnement et du chocolat, le tout acheté dans l’après-midi. Je me faisais un plaisir de manger tout cela pour mon dîner. Je saute sur mon vélo, et sous la pluie qui recommence à tomber, je parcours le chemin en sens inverse en quête de mon repas perdu. Il aura peut-être fait le bonheur d’un clochard, mais pas le mien ! Je retourne à l’auberge en songeant à tout ce qu’il me reste : des pâtes, de la crème, du parmesan, c’est plus que suffisant… Mais tout de même !
Je sors donc mon attirail, et me mets à la recherche de la cuisine. Introuvable. Je demande au responsable. « No cuccina! » qu’il me dit avec son air de croque-mort. Ah, et je fais quoi moi ? Finalement, j’ai de nouveau mis à contribution mon camping-gaz, dans la cour de l’auberge, sous la pluie (ils pourraient tout de même se procurer un parasol).
Malgré tout, Padoue est une petite ville très agréable où je me promène le lendemain . Je retourne à l’auberge à 11h55, récupérer mes bagages, avant de visiter la basilique Saint Antoine et les petites boutiques de bougies et autres «  marchands du temple » qui l’entourent …
Je ne peux d’ailleurs m’empêcher en passant devant ces marchands ambulants, de fredonner  l’air de « Money, Money, Money ».
  Je quitte la ville, et me dirigeant vers Mestre, je croise les superbes villas vénitiennes. Je couche à Mestre dans la zone industrielle de Venise. Demain, Venise.
Voilà pour le moment. La suite avant ce soir si possible.