mardi 5 août 2014

Djerdap - Bulgarie

La suite que vous attendez tous : nous en étions à notre nuit au bord de l'eau.
Le lendemain, évidemment, il faut tout remonter ... opération assez difficile, mais enfin, tout est fixé. La vue est superbe; dommage qu'il y ait tant de camions et tant de tunnels ( non éclairés, bien sûr);
à un moment apparaît sur la rive adverse la grosse tête du roi dace Decebal, sculptée dans la falaise, haute d'une vingtaine de mètres. Les autres voyageurs cherchent comme moi la célèbre table de Trajan, en fait invisible depuis la route. Je fais une pause sur une plage du Danube, ou plutôt dans le bistrot collé dessus, et j'y retrouve un cycliste suisse que je croise depuis le début des gorges. Après son départ arrive un groupe de français avec qui je bavarde un peu, puis je repars. Je traverse bientôt le barrage de Djerdap, qui relie la Croatie à la Roumanie, et pouf, me voilà en Roumanie.

 Je passe la nuit à Drobeta. Je remarque assez vite que le dada des municipalités roumaines, c'est les jets d'eau, ou plutôt les jeux d'eau... et je dois bien avouer que c'est souvent réussi. À Drobeta, un gigantesque mobile alterne les jets, l'effet est très impressionnant.

  Je repars le lendemain vers Craiova, et fais la connaissance des fameuses charrettes à cheval, qui donnent à la campagne roumaine cet aspect si authentique. Le chemin est lui aussi très authentique, puisqu'il n'est pas goudronné, ce qui n'est pas vraiment du goût de mon vélo et de sa surcharge postérieure (mes sacs...). Je dérange au passage quelques troupeaux de chèvres, qui trouvent que le milieu de la route est un endroit très confortable pour faire une petite sieste. Je plante ma tente au bord du chemin sous un arbre. Et tente de comprendre comment on cuit la mamaglia, sorte de polenta locale... Apparemment, je me suis trompé dans la recette, ayant obtenu un magma assez peu digeste, ce qui n'est sûrement pas le résultat habituel... j'arrive le lendemain soir à Craiova et le samedi soir à Slatina. Je repère une église orthodoxe dont le portail est ouvert. J'entre, et je croise le pope qui m'ouvre immédiatement la porte de l'église; il se rend vite compte que je suis catholique, nous entamons une courte conversation, et il me propose de planter ma tente dans le jardin de l'église; je pensais continuer un peu de route ce soir, mais je me laisse convaincre, notamment par la présence de commodités à proximité. Bien m'en a pris, car, une demi-heure après le départ du prêtre, une fois la tente montée, un déluge d'eau s'abat sur moi, si j'avais continué, j'aurais été trempé. Je commence à cuire mon dîner sous le auvent des bâtiments annexes; une fois la pluie passée et le dîner prêt, je reçois la visite d'une petite dame qui a l'air désespérée, elle me raconte ses malheurs en roumain... je me rends vite compte que même en ayant une très bonne connaissance du roumain, je ne comprendrais rien de ce qu'elle raconte: apparemment, c'est la simple de la paroisse, comme me le confirmera le prêtre. Il repasse d'ailleurs après mon dîner, il m'apporte quelques provisions, qui me seront plus tard très utiles et ferme les portes, de manière à ce que je ne sois pas dérangé.
Le lendemain, je me réveille au son des chants orthodoxes... la messe durant 4 heures, elle commence tôt.  J'assiste de l'extérieur à l'office, en tentant de comprendre ce qui se passe. Je fais la connaissance d'une professeure de français qui fait l'interprète entre le prêtre et moi.

 On me présente une jeune fille, afin que je lui serve de correspondant français, on m'offre du gâteau et de la limonade, ainsi qu'un tableau de Saint Nicolas, patron de la paroisse; il est amusant de noter d'ailleurs la différence avec notre saint Nicolas qui est habillé en évêque catholique, celui ci est bien sûr en évêque orthodoxe.

 Le prêtre me propose de m'emmener au bord de la grand route faire du stop pour rattraper le retard pris le matin. Puis, tout ce petit monde se disperse, et après le déjeuner, il me rejoint avec son vélo à l'église (habillé en civil) et nous partons au bord de la grand route. Mais le dimanche, il n'y a pas beaucoup de camions, et après un moment, il me propose de retourner à l'église et de réessayer le lendemain. Comme j'ai annoncé à mon hôte de Bucarest que j'arriverai lundi, ça m'arrange, et puis, je n'ai pas eu le temps de visiter la ville. Sur le chemin du retour, il me dit que ce n'est pas la peine de monter ma tente pour la nuit. En effet, après m'avoir laissé à l'église, il revient avec une superbe caravane, qu'il gare dans l'enceinte.

 J'y passe la nuit, ''comme à l'hôtel'', et le lendemain matin, nous recommençons le stop, avec plus de chance cette fois, un camion me prend, et quelques heures après, je suis à Bucarest. Je me mets en quête d'une cabine téléphonique, pour prévenir Flavius, mon hôte, de mon arrivée. Mais la seule que je trouve est occupée par un clochard. J'avise un parc, et m'y arrête pour faire le point et manger un morceau. je vois que le parc est équipé de wifi gratuit. Je me connecte aussitôt et trouve un mail de Flavius m'indiquant l'adresse. Je m'y rends et suis accueuilli a bras ouverts. J'ai passé là un excellent séjour, et ai entre autres visité le fameux palais de Ceaucescu, qui vaut son pesant de cacahouètes, et la faculté de droit, superbe bâtiment années 30 dont mon hôte est le doyen...

le départ est fixé à vendredi. Il se trouve que par un extraordinaire hasard, Flavius et sa femme partent eux aussi en vacances, et dans le même coin que moi. On parvient à ranger le vélo dans le coffre, et voilà que me sont épargnés deux jours de route peu agréable. Ils me déposent à Constantza; après avoir visité la ville, je file vers Eforie, où je passe la nuit.


Le jour suivant est assez folklorique: je passe devant des plages bondées de monde, qui s'alternent avec les plages de nudistes, je perds ma canne à pêche dans la foule.
Mais en quittant les grandes stations, on trouve des plages moins fréquentées. J'en profite pour me baigner. Je plante la tente au bord d'une plage,  vue imprenable sur la mer. Le lendemain, rebelotte, les plages bondées, les nudistes, la canne à pêche, pas rebelotte, puisqu'elle est déjà perdue, je ne peux pas la re-perdre... je traverse les stations Olympe, Neptune, Jupiter, Venus, Saturne...et campe sur une plage entre 2 Mai (oui, c'est un nom de ville) et Vama Veche.
 Vama Veche est LA station des jeunes, avec les tentes sur la plage, quelques vieux rockers quand même, qui veulent retrouver leur jeunesse... ça fait un peu station hippie chic ( on les verrait bien dans un Starbucks du quartier latin en train de potasser leurs partiels ).
Je m'éloigne un peu de la ville pour trouver un coin de plage tranquille, et je tombe sur la police des frontières qui m'aiguille sur la grand route pour passer la frontière.  Je me retrouve donc en Bulgarie sans avoir eu le temps de m'en apercevoir. Je campe le soir à Durankulac a proximité d'un restaurant où des musiciens jouent de la musique traditionnelle. Je rencontre un prof de musique francophone avec qui je refais le monde.  Et me voilà arrivé ce soir à Šabla où je compte trouver un abri au bord de l'eau.
Ça y est, je suis à jour !
bises et à bientôt.

2 commentaires:

  1. c'est génial ! ca donne envie d'y aller ! profite bien :-)On pense bien à toi avec Oliv

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  2. C'est vrai ! C'est un voyage passionnant ! Pour une fois, pas trop de dangers, ouf !
    On pense tous à toi, et on attends avec impatience, la suite des aventures.
    Big bisous !

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