vendredi 29 août 2014

Varna - Istanbul

Voici le texte, jeté un peu à la va vite, j'essaierai d'améliorer la présentation quand j'aurai le temps. 

Je me décide le lendemain à visiter Varna. Mais le chemin est vraiment très long... il faut remonter toute la baie, passer le pont-autoroute, ce qui fait que ce n'est qu'a 19h que j'arrive à l'auberge récupérer mes affaires et repartir.
Je dors donc dans le premier bois que je trouve, dominant la mer. 


Je poursuis le lendemain ma route vers le sud. Je ne sais plus pour quelle raison, mais elle devait être très bonne, je decide de ne plus longer la mer, mais de couper par la terre. L'idée se révèle vite assez mauvaise, des nuées de moucherons m'entourent et décident de m'accompagner, ainsi que quelques taons qui se font un plaisir de me signaler qu'ils sont là par des piqûres assez douloureuses. La seule solution pour me débarrasser de mes incommodants compagnons est d'accélérer; mais la route monte horriblement. Je prends donc mon mal en patience, et ferme un oeil sur deux alternativement pour ne pas me les faire manger. Je plante ma tente sur un chemin abandonné.
Je suis réveillé par un marcheur et son chien que j'avais dépassés la veille sur la route aux moucherons, les yeux du pauvre chien étaient recouverts de mouches. Il me taxe une cigarette et m'explique qu'il amène le chien à ses enfants qui habitent dans un village un peu plus loin; comme aucun bus n'accepte le chien, il a décidé de faire le chemin à pied. Il repart, mais je pense que le chien aurait préféré rester un peu... son maître doit le traîner par la queue pour le faire se lever. Je ne sais pas si les enfants verront leur chien vivant... je me prépare moi aussi à repartir, et j'atteins les abords de Bourgas à la nuit tombée.  Je plante ma tente dans un bois à la périphérie.






Visite rapide de Bourgas le lendemain, nuit suivante à kraymorie; plage à méduses; à 7h du matin, un couple d'une soixantaine d'années arrive, apparemment pour passer la journée à la plage; ils ont dû se lever vers 6h30 du matin, préparer leurs affaires, prendre la voiture, pour arriver assez tôt pour avoir une place sur la plage qui sera probablement bondée vers midi. Je me dis que certains se font vraiment une vie merdique volontairement... mais il faut me dépêcher pour arriver à Sozopol avant la nuit. Objectif atteint : je campe dans les hauteurs de Sozopol. Je vais jusqu'à la pointe de Sozopol, ''vieille'' ville vantée par le guide du routard. Des maisons en bois (comme des chalets, mais en plus moche) un peu trop restaurées; bref, une station de ski au bord de la mer. Je poursuis sur la côte, traverse des villages sans intérêt, pour finalement échouer à Kiten, au bord d'une plage ou apparemment, c'est camping libre. Je dine en compagnie d'une bande de jeunes bulgares qui font le tour de leur pays en voiture.







Le programme pour les jours à venir est de continuer à descendre la côte bulgare et une fois arrivé à la rivière qui sépare les deux pays, la longer jusqu'au poste frontière. Il y a une route de chaque côté, avec un village de chaque côté,  mais ils n'ont pas pensé à faire un pont pour relier les deux... Cependant, mes nouveaux amis bulgares me conseillent d'obliquer tout de suite vers la Turquie, car selon eux, le sud est surpeuplé. Ayant pour défi d'atteindre Istanbul le 20, je me range à leur avis, et le lendemain, à Tsarevo, je quitte la mer noire. Ma dernière visite sera pour un titanesque complexe hôtelier qui aurait certainement été très agréable une fois fini. Il prend là un aspect terrifiant.  Commence ensuite la montée vers la frontière turque, à nouveau harcelé par les mouches. Je campe sur une aire de repos au bord d'un chemin de randonnée, vraisemblablement inutilisé compte tenu du nombre de bestioles inhospitalières; le seul avantage de l'endroit est d'être à proximité d'une fontaine, à laquelle malheureusement tous les locaux vont se servir, et en profiter pour bavarder, faire du bruit, etc.

J'arrive le lendemain soir au petit bourg de Malko Tarnovo, qui fait très ancien bloc communiste... Dès l'entrée du village, des enfants se jettent sur moi : ''money, please !''; dans les grandes villes, ils sont habitués à faire la manche, mais ici, on est au fin fond de la Bulgarie, je pensais que les enfants étaient préservés; eh bien non.
Je découvre tout de même un centre plus anciens, et même deux églises: une orthodoxe et une catholique. Je passe devant l'église en haut de la colline, et je décide d'y entrer. Une messe est en cours. Je conclus assez rapidement à la vue de toutes les photos de Jean Paul II, de Jean XXIII et de Paul VI qu'il s'agit d'une église catholique de rite oriental. Le curé m'attrape à la fin de sa messe, et me propose de planter ma tente dans son salon, ou presque. Il a une très belle maison ancienne en bois, sans doute la plus belle du village. Je n'ai malheureusement pas de photos, mais je tâcherai d'en trouver. Je repars donc le lendemain après la messe, après que le curé et sa soeur aient rempli mon panier de tomates et autres légumes ( oui, je sais, la tomate n'est pas un légume); et je reprends la montée, la dernière ligne droite avant la Turquie. 
Arrivé en haut, je passe la frontière (je n'ai jamais vu une frontière aussi compliquée; il faut rentrer à l'intérieur, attendre le tampon, ressortir, aller à un autre guichet, pour finalement pouvoir passer. De l'autre côté, une autoroute déserte. Je traverse une forêt aux arbres d'une hauteur peu commune, et en plus, la route redescend. Puis le paysage change; ce n'est plus de la forêt, mais c'est toujours magnifique. Un seul problème: le vent très fort qui me pousse parfois dangereusement sur les quelques véhicules qui passent. À un moment, malgré la jugulaire qui le retient, un coup de vent fait sauter mon casque,  je tente de le rattraper, mais je vais trop vite et je perds le contrôle du vélo qui part dans le décor; mes freins mal réglés ne parviennent pas à m'arrêter. Tout le contenu de mon panier saute. Je finis par m'arrêter juste avant le précipice. Après avoir repris mes esprits et récupéré mes affaires, je me dispose à repartir, mais le frein arrière bloque, et je réalise que cette fois, c'est la roue arrière qui est tordue. Je veux continuer, mais c'est trop dangereux, je n'ai plus de frein arrière, et je suis encore secoué. Je m'arrête peu après dans un champ. Le dressage de la tente est un vrai défi. 
Le lendemain, un berger vient me regarder pendant que je tente de redresser ma roue, m'inspirant du ''réparateur'' des gorges de Djerdap... il ne me lâchera pas jusqu'à mon départ, m'adressant parfois quelques mots en turc. Le seul avantage, c'est qu'il m'a aidé à démonter la tente, ce qui n'était pas une mince affaire. Bon, je ne vous cache pas que pour la roue, ce n'est pas terrible. Ce n'est qu'à Kirklareli que je peux espérer trouver une nouvelle roue. Alors que je cherche un réparateur, un type m'arrête et me demande dans un anglais tout à fait convenable ce que je cherche. Il me mène chez un vendeur de sa connaissance. J'apprends qu'il m'a croisé la veille près de la frontière. Après quelques instants de parlotte pour savoir ce qu'il convient de faire pour ma roue, on m'offre un thé, et on me dit d'attendre que la roue soit changée. Je suppose que vous attendez tous le coup fourré... eh bien pas cette fois; la roue est changée pour une somme plus que correcte. Après avoir fait quelques courses ( je n'ai rien mangé depuis la veille au soir, et c'était plutôt léger), je reprends la route vers Babaeski, non sans recroiser par hasard mon aimable guide anglophone. Les jours qui suivent sont assez difficile, notamment du fait du nombre de camions à l'approche de l'ancienne capitale, je compte les kilomètres qui me séparent de l'arrivée. Enfin, après deux jours, je réalise que je suis entré dans la banlieue; mais je ne suis pas encore arrivé. Petite anecdote: je demande dans une station service la direction d'Istanbul. Il a fallu une bonne minute pour que nous réalisions, eux que je parle de Sultanhamet, moi qu'à des kilomètres d'Istanbul, c'est déjà Istanbul. Je ne vous cache pas que quand j'ai vu qu'ils ne comprenaient pas quand je disais ''Istanbul'', je me suis dit que j'avais vraiment un mauvais accent turc...
Je me souviendrai longtemps de la première fois où j'ai vu les remparts de Constantinople. D'une part, cela constituait l'aboutissement de mon voyage, d'autre part, cela évoque les 1500 ans (en gros) d'histoire tumultueuse que ces remparts ont vu. Quelques photos et je repars, car il se fait tard, et je n'ai pas très envie de dormir dans les rues d'Istanbul ( je me suis rendu compte plus tard que ça ne posait aucun problème, et que je n'aurais pas été seul). Je monte les rues encombrées (ils ne savent définitivement pas conduire et ils croient posséder un bouton au centre du volant qui fait disparaître les gens devant eux), pour finalement parvenir au but (revu en raison des circonstances) de ce voyage : la basilique Sainte-Sophie, trésor de l'humanité, malheureusement affreusement défigurée par quatre grosses tours pointues d'où partent des hurlements incompréhensibles.
Je trouve une auberge de jeunesse à deux pas de là, pour un prix défiant toute concurrence, avec vue imprenable sur la basilique, et un peu plus prenable sur la mosquée sultanhamet. 
Mon récit s'arrête là pour cette fois, mais je tâcherai de mettre moins de temps à écrire la suite. 
bises.

1 commentaire:

  1. Hello Etienne,

    C'est avec admiration que je découvre ton périple: je ne savais pas que cette idée d'aventures dont tu parlais depuis longtemps c'était réalisée ! Quelle chance et quel courage !

    Je t'avoue que je t'envie beaucoup... mon grand rêve est de marcher de Paris à Jérusalem: un jour je le ferais ! Et il faut absolument que tu nous racontes, présentes, décrives, montres, expliques à ton retour !

    Vraiment, tu nous fais rêver: à coté de nos petites vies plan-plan à Paris, avec les problèmes de la rentrée, de la crise, du gouvernement, etc. que de rencontres, joies, paysages (mais aussi difficultés), coutumes, etc. tu dois rencontrer !
    Profites en a fond, ça change une vie !

    Je t'embrasse,
    A très bientôt,

    Madeleine de La R.

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